CHAPITRE III

 

Nath partit avant l’aube en laissant sa nouvelle adresse griffonnée sur le plâtre du mur au-dessus de l’oreiller. Il avait ajouté dans une bulle très « bande-dessinée » : « Au cas où le chat désirerait voir du pays. » Mais Lise ne parvint pas à s’en amuser ; désormais une sombre inquiétude l’habitait. Elle travailla distraitement, bercée par le monologue incessant des clients. Un obèse exigea qu’elle lui tatoue des taches sur le ventre.

« De simples taches, insista-t-il, pas de figures, pas de dessins. Des pâtés, pourrait-on dire. Des taches noires de toutes formes, comme on peut en obtenir en secouant un porte-plume au-dessus d’un papier. »

Elle avait obéi.

« Voyez-vous, je suis psychanalyste, expliqua complaisamment le gros homme, et je soutiens une thèse : je suis certain que les maculations éparses s’organiseront d’elles-mêmes en ensembles plus importants sous l’influence de mon subconscient, réalisant ainsi une sorte de test de Rorschach permanent ! Les silhouettes qui se développeront sur mon ventre ne seront que des projections de mon moi secret ! Il me suffira de les lire et de les interpréter comme telles. Si on généralisait cette pratique… »

Lise n’en avait pas écouté davantage.

Le jeudi était son jour de sortie. Elle le passait d’ordinaire à errer de « café d’artiste » en « café d’artiste », mais depuis l’affaire des Vandales, ceux-ci, comme les galeries, restaient vides. La soirée s’achevait toujours sur une ivresse pâteuse et elle se réveillait généralement le matin suivant dans un lit inconnu, écrasée par le poids d’un homme dont elle ne se rappelait pas avoir jamais vu le visage. Parfois ils lui réclamaient de l’argent, sans honte aucune, ou prélevaient le contenu de son porte-billets après l’avoir copieusement battue. Elle ne protestait pas. Elle savait que sa carrière brisée en pleine ascension l’avait irrémédiablement conduite sur la pente de la déchéance, et elle éprouvait à se détruire une sorte de plaisir poignant et douloureux.

Cette fois, sans savoir pourquoi, elle décida d’aller retrouver Nathan. Immédiatement une voix lui murmura à l’oreille : « Hypocrite ! Ce n’est pas Nath que tu vas voir ! C’est toi-même ! Tu espères qu’il te parlera de toi, de tes toiles, de tes dessins… du temps de ta splendeur ! »

Elle haussa les épaules, enfila une robe, des bas, et courut chercher un taxi.

Il habitait un quartier à la mode, une sorte de « boulevard pour étudiants » parfaitement reconstitué avec de faux graffiti adhésifs qu’on changeait chaque semaine et des trottoirs jonchés de tracts biodégradables. Le studio se trouvait bien entendu perché au dernier étage sous la voûte de zinc grise d’un toit aux allures de coque retournée. La porte n’était pas fermée, elle la poussa. Immédiatement elle eut un haut-le-cœur…

L’appartement avait été ravagé. On avait jeté les livres et les disques dans une flaque de goudron liquide, coulé du ciment à prise rapide sur la machine à écrire, la chaîne hi-fi, la télévision. On en avait pareillement rempli la baignoire, le lavabo, l’évier, noyant les objets sous une croûte grise semée de bulles qui n’était pas sans évoquer la lave refroidie qui englue les villes au lendemain des éruptions volcaniques.

Sur la table, au centre d’une assiette blanche, un objet trônait, pitoyable, ridicule : le chignon de Nathan coupé net au rasoir. Cette boule de cheveux noués comme en portaient jadis les matadors dans l’arène, et qu’affectionnait tant le journaliste. Prise d’un horrible pressentiment, elle ouvrit les autres portes à la volée, s’attendant chaque fois à buter sur un cadavre à la gorge béante… Heureusement il n’en fut rien, elle trouva enfin Nathan derrière un canapé renversé. Il était nu, constellé d’hématomes, et on lui avait coulé du béton à prise rapide sur le sexe et le scrotum avec l’intention bien arrêtée de l’empêcher d’uriner. Elle tomba sur les genoux, anéantie. Aussitôt il entrouvrit les paupières, cracha un caillot noirâtre et tenta de se redresser…

— C’est toi, souffla-t-il avec peine, j’ai cru qu’ILS revenaient, je faisais le mort…

— Tu veux boire quelque chose ?

— Surtout pas ! Je ne peux plus pisser, j’ai l’impression que ma vessie va éclater d’une minute à l’autre… Appelle l’hôpital… Non, pas d’ici, ils ont cassé le téléphone, descends en bas, au café. Fais attention ! S’ils sont restés dans le coin et qu’ils t’aperçoivent…

Il se laissa choir sur le dos et bava des débris de dents. Lise s’exécuta, appela d’une cabine et revint aussitôt.

— Ça va ? haleta-t-elle en glissant un genou sous la nuque du garçon.

— J’avais raison, hoqueta-t-il entre deux crispations. Ton Barney… Il m’a identifié… Je l’ai sous-estimé. Je le suivais mais il s’était fait couvrir par deux anges gardiens. C’est une sale histoire, Lise, tire-toi de là pendant qu’il en est encore temps !

— Il a dû te prendre pour un espion industriel, c’est son obsession…

— C’est ça, défends-le ! En attendant je l’ai « logé ». J’ai son adresse ! Enfin je crois… Dans le quartier « polaire » : « La société pour l’étude du Lasiognathus saccostoma », c’est lui !

— L’étude de QUOI ?

— Un poisson des grandes profondeurs, muni d’organes lumineux… J’ai cherché dans le dictionnaire zoologique. C’est une société bidon, j’en suis sûr !

— Il sait que tu l’as pisté jusqu’au bout ?

— Non, sinon je ne serais plus de ce monde !

— Tu bâtis un roman, Nath ! Ils t’ont pris pour un pirate, un piqueur de brevets, c’est tout !

— Tu es aveugle, Lise ! Tu te réveilleras trop tard, comme les autres…

La sirène de l’ambulance éclata sur le boulevard, lui coupant la parole.

— File ! Vite ! aboya-t-il en grimaçant. Il ne faut pas que quelqu’un te voie ici, tu serais en danger. Tu l’es peut-être déjà, d’ailleurs. Si Barney fouille dans ton passé et trouve trace de nos relations… Pars, je t’en prie…

Elle se redressa, ébranlée.

— Tu es sûr que…

— Vite ! trépigna-t-il. Ne viens surtout pas me voir à l’hôpital et ne cherche pas à me téléphoner… Si je suis surveillé…

On courait dans l’escalier. Elle fut prise de panique, se rua dans le couloir et s’enferma dans les toilettes du palier. Le cœur battant la chamade, elle y demeura le temps que mit la sirène du véhicule de secours pour s’éloigner le long de l’avenue. Lorsqu’elle ne fut plus qu’un vagissement imperceptible, elle quitta l’immeuble, les cuisses tremblantes. Sous l’effet de la surprise elle avait commencé à uriner et sa culotte restait à présent désagréablement humide. Elle entra dans le premier bar et vida coup sur coup deux cognacs d’importation. L’aventure avait été si brève qu’elle en conservait une bizarre sensation d’irréalité. Le barman la regardait d’un œil curieux, insistant. Elle s’aperçut alors qu’elle tenait dans la main gauche le chignon de Nath qu’elle avait instinctivement ramassé en s’enfuyant. Elle éclata d’un rire hystérique et commanda un autre verre.

Cette fois elle n’eut pas le courage d’aller jusqu’à l’ivresse. L’angoisse, trop proche, anesthésiait l’aspect ludique de l’entreprise. Dynamisée par l’alcool, elle décida d’aller trouver Barney pour exiger des explications. La démarche mal assurée, elle héla un taxi et se fit conduire aux limites du quartier « polaire ». On dénommait ainsi cette partie de la ville parce qu’elle était la propriété d’une association regroupant les malades souffrant d’hyperthyroïdisme. Toute chaleur, même modérée, leur étant insupportable, ils entretenaient dans ce coin de la cité un hiver permanent et artificiel qui givrait les fenêtres et blanchissait les trottoirs. Un autre bloc rassemblait les claustrophobes qui vivaient dans des maisons de verre, mais il y avait aussi le territoire des allergiques où certaines substances étaient strictement prohibées. Depuis quelque temps, les clans de mal portants fragmentaient la ville, la découpant en portions, en enclaves qu’il ne faisait pas bon contester. Très puissant, le lobby des malades comptait des gens du peuple mais aussi des banquiers, des hommes d’argent qui ne supportaient plus de ne pas être assez plaints par leur famille. Dans les zones réservées, ils se « retrouvaient entre eux », échangeant à longueur de journée des considérations sur leurs symptômes, le nombre et la couleur des pilules qu’on leur faisait avaler, et se lamentaient de concert. Lise fit un pas en avant ; un véritable mur de froid invisible la cloua sur place. Elle suffoqua, claqua des dents…

— Vous êtes dans le champ des évaporateurs, ma belle ! plaisanta un gardien emmitouflé dans un lourd anorak. C’est comme si vous entriez en bikini dans un freezer géant, venez par ici !

Il la prit par la main, la fit entrer dans le poste de contrôle et lui mit dans les bras une combinaison chauffante matelassée, d’un rose nauséeux.

— Vos noms et adresse, trois dollars la location, signez là…

Elle obtempéra, troussa sa robe pour s’introduire dans le scaphandre de nylon dont elle tira la fermeture Éclair. Elle se sentit immédiatement dans la peau d’un bibendum. Dehors elle buta sur un panneau géant qui lui annonça en lettres agressives qu’elle se déplaçait désormais sur un territoire soumis aux lois de la thyrotoxicose. Des gens arpentaient les trottoirs gelés en soufflant des nuages de buée, la plupart affichaient des yeux globuleux, des goitres. Certains étaient chauves, et tous transpiraient abondamment malgré le froid ambiant. Ils la dévisagèrent avec hostilité. Elle leur tourna le dos pour consulter la console de localisation trônant sous un plan du quartier que protégeait une plaque de plexiglas. Son début d’ivresse s’était dissipé. Elle avait oublié le nom étrange de la société localisée par Nathan, et dut faire défiler tout l’annuaire sur l’écran. On la regardait. Un petit rassemblement s’était formé. Dans les quartiers de malades, on n’aimait guère les incursions des bien portants. Elle sentit une fine sueur lui mouiller le creux des reins.

« … pour l’étude du Lasiognathus Saccostoma (poisson pêcheur). »

C’était cela ! Elle sursauta, nota l’adresse et la direction à prendre. Un brouillard givrant gommait les façades. Elle s’éloigna, le dos voûté, poursuivie par les yeux méfiants des badauds. Son costume chauffant la désignait à tous comme « normale », elle le comprit très vite en observant que la majorité des promeneurs ne portait qu’une chemise à même la peau ! Après avoir erré une bonne heure, elle dénicha enfin la rue et l’immeuble. Une plaque minuscule avait été vissée sur la façade, mais le givre l’avait entièrement recouverte, changeant le marbre noir en un quadrilatère immaculé aux allures de sorbet à la vanille. Elle gratta obstinément la surface avec les ongles, serrant les dents sous la douleur. Un mot apparut entre les raclures de glace « … saccostoma… ». Elle avala sa salive et entra dans le hall. Le siège de la « société » occupait un duplex au sixième étage. Il n’y avait pas de concierge, pas d’ascenseur. La maison faisait penser à une ruine proche de l’écroulement. Lise attaqua l’escalier dont les marches se mirent à hurler à chaque pas. Elle s’arrêta au cinquième, le souffle court et la tête vide. Que faisait-elle là ? Elle fut tentée de rebrousser chemin, de rejoindre la chaleur de l’officine de tatouage. De quoi se mêlait-elle ? Pourquoi porter un tel crédit aux élucubrations de Nathan ? Parce qu’elle avait été jadis amoureuse de lui ? Elle ricana et son haleine fit comme une explosion de vapeur dans l’air glacé.

Une simple carte de visite jaunie, punaisée de travers, signalait le siège de la compagnie. Sur les murs, la peinture brune se desquamait en une succession de lambeaux géants. Elle sonna, éveillant une stridence grêle, désagréable, qui parut retentir à l’autre bout de la terre. Une minute passa. Elle récidiva. L’écho d’un pas naquit enfin dans les profondeurs de l’appartement. C’était un raclement de semelle sans enthousiasme. Elle chercha ce qu’elle allait dire. Plusieurs verrous furent tirés, le battant pivota. Barney n’eut pas même un sourcillement. Elle fut déçue. Il s’effaça…

— Entre. J’étais sûr que tu viendrais. Je t’ai vue au bas de l’immeuble quand tu as appelé l’ambulance… Je me suis dit : mon petit vieux, si l’autre bavard t’a « logé », elle sera là avant une heure…

Lise s’avança dans le vestibule ; il y faisait aussi froid qu’à l’extérieur. Barney devina ses pensées. Il s’excusa avec une grimace.

— On ne peut pas chauffer les appartements, c’est interdit. Ils ont des détecteurs à infrarouge qui repèrent les émanations calorifiques. Les bien portants ne sont que tolérés ici. Un pas de travers, et hop ! Viré !

— Pourquoi vis-tu là, dans ce cas ?

— Parce que tout le monde fait un détour pour éviter le quartier, c’est un peu comme une léproserie, ça tient les curieux à l’écart. Du moins je le pensais…

— Je vais finir par croire que Nathan avait raison ! Qu’est-ce que tu trafiques, bon sang !

Le visage du petit homme se plissa. Elle se demanda s’il jouait la comédie.

« Il est en train d’endosser son rôle de cocker dépressif », songea-t-elle sans aucun amusement.

— Je t’assure que tout est okay ! affirma Barney en repoussant un à un les loquets de sécurité. Mais je dois conserver le secret, c’est indispensable. Seule l’exclusivité de l’encre assure notre fortune ; si demain n’importe qui peut s’en procurer, on retournera au stade de l’artisanat miteux…

Lise haussa les épaules ; elle avait entendu ce discours plus de mille fois. Elle poussa une porte. C’était une grande salle aux volets clos qu’éclairaient des néons tremblotants. Des bacs, des viviers reposaient sur des caillebotis. Cela empestait la vase, l’aquarium croupissant. Quelque chose clapota au fond d’un bac hermétiquement clos d’où émergeait un fouillis de tuyaux. Elle distingua une sorte de poisson noir qu’elle trouva hideux. Tout cela sentait le décor.

— J’ai un permis de chauffage pour les animaux, soliloqua Barney, mais je dois m’en tenir aux résistances des viviers, uniquement, les contrôles pourraient…

— Barney ! coupa Lise excédée, tu me prends pour une idiote ? Tes poissons, c’est du théâtre ! Comme si tu avais une tête à t’intéresser au laso… Laso-je-ne-sais-quoi ! Tu caches ici les bêtes qui produisent l’encre, c’est ça ? Des poulpes, des calmars, en provenance d’une autre planète probablement. Une espèce inconnue, évidemment en voie de disparition, et que tu as ramenée ici en fraude… Je me trompe ?

Le petit homme sourit, mais elle ne put déterminer la part que l’ironie prenait dans ce rictus.

— C’est ça, en gros, grasseya-t-il. Viens. Mais c’est bien parce que tu es ma meilleure « gagneuse » ! Et je ne te passerai pas d’autre caprice…

Sa voix était coupante, impersonnelle. Lise frissonna.

Pour la première fois de sa vie elle sentit l’aura de menace émanant de la maigre silhouette. Il la prit par le poignet et fit jouer un ressort caché dans la moulure d’une porte. Un grand miroir pivota, démasquant un réduit qu’éclairait une ampoule dénudée. Lise risqua un œil et retint un haut-le-cœur. D’énormes limaces à la peau distendue s’accrochaient aux parois d’un aquarium. La plupart, gorgées d’on ne sait quel liquide, avaient perdu leur aspect fuselé pour adopter celui d’une balle de ping-pong violacée et palpitante. Lise eut l’impression que le moindre effleurement les ferait immédiatement éclater, telles des grenades vivantes. Elle recula, l’estomac au bord des lèvres.

— Ce sont ces limaces qui… ?

Barney émit un petit ricanement.

— Pas des limaces, des sangsues. Sur la Terre les sangsues sont capables d’aspirer le sang en quantités effrayantes, jusqu’à dix fois leur propre poids ! Elles sécrètent ensuite une substance anticoagulante : l’hirudine, qui agit comme un conservateur. Le sang ainsi stocké gonfle leurs circonvolutions intestinales. Il y reste liquide, intact, pendant plus d’un mois !

— Arrête !

— Tu n’aimes pas les animaux ? Les sangsues que tu peux admirer dans ce bocal, bien que fanghiennes, sont coutumières des mêmes prouesses à cette différence près qu’elles n’absorbent pas que le sang, mais aussi l’encre… Cette encre qui fait notre fortune à tous.

— Tu veux dire que… ?

— Oui. Elles « vampirisent » en quelque sorte un… un certain animal, absorbant son mucus en même temps que son hémoglobine. Mais comme elles ne digèrent ces ponctions que très, très lentement, il nous est possible de les « saigner » à leur tour. Juste retour des choses, n’est-ce pas ?

— Mais pourquoi employer ces bestioles ? Il me semble qu’une seringue et qu’un banal anticoagulant feraient le même travail !

— Pas du tout ! Nous ne sommes jamais parvenus à synthétiser un anticoagulant empêchant la dessiccation du mucus, de l’encre pour parler simplement. Je veux dire qu’à peine prélevée, la substance sèche. On ne peut la stocker, donc s’en servir, encore moins la mettre en bouteille. Bref, elle est inutilisable. Seules les sangsues, au moyen d’une mystérieuse sécrétion, la maintiennent à l’état liquide. Le jour où nous aurons isolé cette molécule nous pourrons nous passer d’elles ; en attendant, nous sommes contraints de les utiliser comme « intermédiaires », aussi peu ragoûtant que ça puisse paraître ! Tu en sais assez maintenant ?

Lise hocha la tête, vaguement nauséeuse. Elle n’avait plus qu’une idée, fuir cet appartement, retrouver le brouillard givrant du dehors.

— La vélocité des tatouages vient encore de là, continua Barney en remettant le miroir en place, de cette « hirudine » dont la composition chimique nous échappe totalement. Sans elle les dessins sécheraient à peine « piqués ». Tu comprends mieux l’enjeu de la partie à présent ? Inutile de te recommander le silence, nous travaillons pour des gens importants, et qui ne plaisantent pas ! Mets-toi bien ça dans la tête ! Ce serait vraiment bête de te retrouver les deux mains dans un étau, tu ne trouves pas ? De si jolies petites mains… si pleines de talent !

Lise recula en direction de la porte. Barney ne bougeait pas. Tout le temps qu’elle mit pour atteindre le palier il la regarda fixement dans les yeux, un affreux sourire aux lèvres.